Les gouvernements semblent avoir trouvé l'arme fatale pour mettre fin à la crise : les fameux plans de relance. En résumé, il faut substituer aux mécanismes de production et de consommation privés en panne une dépense publique "boostée" aux déficits. La nouvelle amérique "obamienne" va ainsi assumer des déficits budgétaires annuels qui seront tous supérieurs au trillion de dollar (soit des chiffres à 12 zéros). En Europe, la barrière symbolique "maastrichtienne" des 3% de déficit public annuel a explosé dès les premières secousses financières. Il est maintenant de bon ton de laisser filer son déficit à 4, 5 ou 6% de son PIB sous peine de se faire avoir par ses anciens partenaires/concurrents européens dans le tragique jeu de la relance.
Si ces actions, toutes plus ou moins désespérées, risquent d'apaiser la douleur pendant quelques mois, voire quelques années, elles ne règlent finalement rien au problème. Il s'agit simplement d'une fuite en avant, d'un dernier baroud d'honneur désespéré pour tenter de sauver un capitalisme bien malade que les gouvernements ne font en fait que condamner par acharnement thérapeutique. Ce système économique n'a pas su se renouveler, inventer des voitures propres, innover dans la recherche énergétique, il a été incapable d'anticiper sa perte car aveuglé par la recherche d'une rentabilité immédiate. Ce capitalisme attend en effet la catastrophe pour réagir, non pas en se transformant, mais en quémandant auprès de l'Etat, c'est-à-dire en sollicitant la collectivité qu'il n'accepte ordinairement que comme une masse consommatrice sur laquelle cultiver les bénéfices.
Seulement à force de se faire plumer, cette masse se retrouve à bout. Elle s'endette mais rien n'y fait. Ainsi, c'est maintenant aux budgets publics de prendre le relais en gageant d'hypothétiques rentrées fiscales dues par une population qui n'a pas d'autres alternatives que d'y croire.
Il est très effrayant de penser que tout cela ne mène à rien. Les Etats grillent leur dernière cartouche. Si cela ne marche pas, il faudra alors en venir aux balles réelles d'ici quelques années, car l'impuissance politique sera alors totale.
Mais Obama, Brown, Sarkozy, Merkel... ont-ils vraiment le choix ? J'espère pour eux qu'ils y croient un minimum sous peine de sombrer dans un cynisme morbide. L'action est le prix du pouvoir, même si elle se fait aux dépens de tous, que ce soit en dictature ou en démocratie. Il est impossible pour un homme politique d'expliquer qu'il ne peut rien faire, de se distinguer, d'innover puisque sa marge de manoeuvre se résume à agir là où il est attendu. Un psychopathe tue un enfant, il faut prendre des mesures... Un aéroport est bloqué par la neige, que fait le gouvernement... Le système financier mondial s'écroule, renflouons-le pour éviter qu'on vienne nous le reprocher.
Dans cette logique, la gestion de la chose publique ne peut mener qu'à une sorte d'irresponsabilité générale et à un endettement perpétuel sans avenir. L'homme politique devient alors un professionnel électoral destiné à une seule chose : agir en réagissant perpétuellement aux événements et surtout en dépensant des ressources inexistantes, mais néanmoins indispensables à sa réélection. Sa légitimation en tant que sauveur du court-terme en dépend, mais elle masque insidieusement son autre visage, celui de fossoyeur du long-terme. L'action politique en ces temps de crise : une belle illusion devenant la matrice de toutes les futures désillusions.
E.B. // Moneyzine
Si ces actions, toutes plus ou moins désespérées, risquent d'apaiser la douleur pendant quelques mois, voire quelques années, elles ne règlent finalement rien au problème. Il s'agit simplement d'une fuite en avant, d'un dernier baroud d'honneur désespéré pour tenter de sauver un capitalisme bien malade que les gouvernements ne font en fait que condamner par acharnement thérapeutique. Ce système économique n'a pas su se renouveler, inventer des voitures propres, innover dans la recherche énergétique, il a été incapable d'anticiper sa perte car aveuglé par la recherche d'une rentabilité immédiate. Ce capitalisme attend en effet la catastrophe pour réagir, non pas en se transformant, mais en quémandant auprès de l'Etat, c'est-à-dire en sollicitant la collectivité qu'il n'accepte ordinairement que comme une masse consommatrice sur laquelle cultiver les bénéfices.
Seulement à force de se faire plumer, cette masse se retrouve à bout. Elle s'endette mais rien n'y fait. Ainsi, c'est maintenant aux budgets publics de prendre le relais en gageant d'hypothétiques rentrées fiscales dues par une population qui n'a pas d'autres alternatives que d'y croire.
Il est très effrayant de penser que tout cela ne mène à rien. Les Etats grillent leur dernière cartouche. Si cela ne marche pas, il faudra alors en venir aux balles réelles d'ici quelques années, car l'impuissance politique sera alors totale.
Mais Obama, Brown, Sarkozy, Merkel... ont-ils vraiment le choix ? J'espère pour eux qu'ils y croient un minimum sous peine de sombrer dans un cynisme morbide. L'action est le prix du pouvoir, même si elle se fait aux dépens de tous, que ce soit en dictature ou en démocratie. Il est impossible pour un homme politique d'expliquer qu'il ne peut rien faire, de se distinguer, d'innover puisque sa marge de manoeuvre se résume à agir là où il est attendu. Un psychopathe tue un enfant, il faut prendre des mesures... Un aéroport est bloqué par la neige, que fait le gouvernement... Le système financier mondial s'écroule, renflouons-le pour éviter qu'on vienne nous le reprocher.
Dans cette logique, la gestion de la chose publique ne peut mener qu'à une sorte d'irresponsabilité générale et à un endettement perpétuel sans avenir. L'homme politique devient alors un professionnel électoral destiné à une seule chose : agir en réagissant perpétuellement aux événements et surtout en dépensant des ressources inexistantes, mais néanmoins indispensables à sa réélection. Sa légitimation en tant que sauveur du court-terme en dépend, mais elle masque insidieusement son autre visage, celui de fossoyeur du long-terme. L'action politique en ces temps de crise : une belle illusion devenant la matrice de toutes les futures désillusions.
E.B. // Moneyzine
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